Le mythe de la princesses charmante

Publié le par Le caresseur de blé

Pour autant que puissent se souvenir les quelques neurones non encore détachés par l'alcool, j'ai toujours cru à ce qu'on appelle "le mythe de la princesses charmante". Je peux voir plusieurs faits qui ont pu conduire à cette idée complètement farfelue de la complétion parfaite et absolue de deux être qui, une fois réunis, ne forment qu'une seule entité indissociables et mutuellement indispensables.

Surcouvé par une éducation monoparentale maternelle après un début d'enfance plus ou moins difficile (j'aime à relativiser certains sujets), et en celà protégé de toute forme d'agression extérieure et élevé dans cet esprit d'amour absolu et éternel possible, les premiers signes de l'obsession ont semble-t-il, du se manifester à cette époque.

Rajoutons à cela des aspirations familiales chrétiennes, religion qui véhicule de manière outrancière ce type de cliché anté déluvien et saupoudrons avec une couche d'éducation par la télévision, qui, à l'époque, diffusait de manière quasi exclusive des poncifs soapiens mâtinés de ces mêmes clichés WASPiens.

Longtemps privé de relation amoureuse mais y croyant par conséquent dur comme fer, et très tard sorti de mon cocon, mes premières expériences furent très douloureuses par leur brieveté et l'unilatéralité des sentiments qui les animaient. En effet,  à partir du moment où l'on croit à une chose de manière absolue, pourquoi ne pas la vivre pleinement, tout en ne comprenant pas que le coup de foudre n'existe pas réellement (bien que j'aie pu l'expérimenter plus tard) alors que l'autre va à son rythme? (et une relation de "couple" n'est pas obligatoirement tributaire d'amour ,ou pas forcément tout de suite).

Mon premier sentiment de vraie bilatéralité est donc apparu il y a 2 ans avec elle; et après la douleur suscitée par cette histoire pour le moins tumultueuse, je me suis posé beaucoup de questions sur ma vision de l'amour. D'après mon psy elle est tout à fait louable (j'insiste sur le terme). Et c'est là qu'une certaint dichotomie opère : depuis, j'ai ouvert les yeux sur ce qui se passait réellement autour de moi : tromperies, mensonges, sexe sans sentiments (merci à celles qui m'ont appris que ca existait, au moins ca m'a ouvert les yeux même si ce fut douloureux) et autres débauches de non amour dans tous les sens.

Là, ça commence à se gâter, car les principes cités tout en haut de page sont tellement profondément ancrés dans mon moi que le pétage de câble s'amorce. Ne pas avoir l'impression de coller à la société et aux gens, se sentir incompris par eux et s'enfermer dans une bulle d'isolement social tant les conflits abondent sur la vision des choses. Je ne sais pas, mon monde à moi est tellement mieux que j'ai du mal à le quitter, et que la douleur est assez intense si on confronte mes aspirations à la réalité que des fois j'en perds un peu la tête.

Bref, je ne sais pas trop quoi attendre du futur du point de vue amoureux, et ne pas m'empêcher de me prendre la tête et d'avoir toutes ces nouvelles questions sur la réciprocité des comportements amoureux (qui m'angoissent s'ils ne correspondent pas à ce que je m'en fais comme idée) sera de toute façon un handicap dans mes relations prochaines (pour le peu qu'il y en ait).

Je pourrai en parler des heures; je parlerai de la fidélité une autre fois si j'en ai le courage.
C'est sans doute aussi que l'absence d'amour m'angoisse car il me fait me sentir vide et non complet. Et c'est aussi pour ça que j'ai autant de mal à ne prendre aucune relation au sérieux et qui m'handicape éventuellement dans mon rapport de drague ou de séduction avec des filles.

C'est encore et toujours pour ça, que, comme dans les vraies histoires d'amour, j'attends toujours des retrouvailles (et s'il est vrai que  ça arrive partout autour de moi, je n'ai jamais eu cette "chance").


Conclusion : étant une tête de con, la princesse charmante, j'y crois... mais à quel prix?Au moins celui de ne pouvoir profiter de rien; au pire de me dessécher de plus en plus.
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L
Eh oui, dès qu'on les embrasse, les princesses charmantes deviennent des grenouilles, c'est bien connu.Sinon c'était beau. Très sincère. Touchant.
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